« Conversations après un enterrement » pièce de Yasmina Reza récompensée en 1987 d’un Molière du meilleur auteur francophone vivant était à l’affiche de la Criée, la petite salle de la M.J.C. d’Onet le Château, plusieurs fois en fin de semaine dernière, jouée par six très jeunes comédiens à l’indiscutable talent. Un huis clos crépusculaire où se retrouvent plusieurs membres d’une même famille, suite au décès du père veuf depuis déjà quelque temps… deux frères qu’une histoire d’amour tumultueuse pour la même femme a longtemps éloigné, leur sœur d’une extrême sensibilité, trop souvent en retrait par rapport à eux et, plus ou moins prévus, une vieille tante coincée et complètement hors du temps mariée à un proche du défunt lui aussi présent, lequel s’évade sans cesse dans des digressions philosophiques joyeusement iconoclastes et surtout celle, séduisante en diable, pour qui les deux garçons ne se parlent plus guère… Unité de temps: la journée qui suit l’inhumation dans la propriété car l’aïeul disparu ne voulait pas de cimetière, unité de lieu: la maison et les grands espaces qui l’entourent, la tombe devenant de temps à autre propice aux secrets lentement dévoilés, aux règlements de comptes et autres confidences, unité d’action enfin car tout se resserre autour des relations très ambiguës entre les différents personnages dont on nous distille avec malice les côtés plus opaques, les ressentis trop longtemps tus, tous les non-dits ensevelis sous une gangue de « conventions et de respect des traditions ». C’est aussi pervers que jouissif, entre regrets et culpabilité, jalousie et soif de vivre… l’occasion d’un bilan sans faux-semblant- sur les parcours de vies de chacun, entre ombres et lumières, où l’intime n’est pas toujours flatteur, où les regards silencieux en disent plus que de longs discours… « Doux, nostalgique et pimenté » pour reprendre une réplique qui situe parfaitement cette intrigue vénéneuse à souhait où l’on cite volontiers l’extravagance de Charles Baudelaire ou les symphonies de Beethoven… si la mise en scène gagnerait à être plus percutante, sans temps mort, – c’est le cas de le dire-, pour traduire mieux encore le malaise ambiant qui gangrène les divers protagonistes, il faut remercier Bérengère, Emma, Grégory, Hélène, Océane et Romain, tous d’une grande justesse pour avoir donné fraîcheur et authenticité à cette comédie dramatique profondément humaine.
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