C’est un spectacle qui a été créé le 1er septembre dernier en Chine puis en tournée en France depuis fin novembre qui faisait halte à l’Amphithéâtre vendredi soir. L’Académie des Arts du Cirque de Tianjin, ville à un peu plus de 100 km de Beijing, met à l’honneur essentiellement l’acrobatie, une des disciplines phare du cirque, dans le droit fil de la tradition . Plus de soixante ans d’existence, des numéros qui collectionnent les plus hautes récompenses de festivals en festivals, c’est donc une troupe de très haut niveau qui était à l’œuvre. Et transcrire en 18 tableaux poétiques autant qu’intrépides un livre aussi foisonnant qu’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll n’est pas le moindre des défis à relever. L’histoire ici n’est pas qu’une simple trame sur laquelle broder, c’est un univers totalement transcendé. Oubliée notamment la version mythique des Studios Disney, place à une vision beaucoup plus contemporaine, ludique voire iconoclaste que symbolise bien la présence sur scène de l’auteur lui-même pour ouvrir et clore ce spectacle. Combiner les incontournables personnages du Lapin blanc, ici curieusement accoutré tel un aviateur sorti tout droit de chez Saint-Exupéry, ou le Chat du Cheshire, dont le contorsionniste exceptionnel qui le représente fait constamment référence via ses arabesques sophistiquées au côté philosophie lunaire de l’animal, le Chapelier Fou ou la Reine de cœur toujours aussi excentrique et tant d’autres… avec des performances physiques hors du commun était une gageure. Antipodistes, jongleurs avec poteries sur-dimensionnées, danseuse de hula-hoop, magicienne, acrobates rebondissants, équilibristes improbables, manipulateurs de diabolos ou de massues, lanceurs de chapeaux, porteurs audacieux et autres, tous les artistes, y compris les très jeunes comme celle qui incarne l’ingénue Alice, rivalisent de témérité, de souplesse et de maîtrise, pour multiplier les morceaux de bravoure. Et chose incroyable dans ce type de production qui, d’habitude, ne laisse rien au hasard, on peut même, l’espace d’un instant, apercevoir plusieurs personnages taguer sur scène une affiche officielle pour réclamer la démocratie… Incroyable quand on sait combien le régime chinois fait fi des Droits de l’Homme dans son propre pays et combien l’entrainement des gymnases que l’on martyrise dès leur plus jeune âge est de notoriété publique… C’est dire si l’on reste bouche bée devant ce spectacle de cirque absolument magnifique d’un point de vue technique mais aussi capable d’audace pour délivrer en filigrane un tel message d’espoir.
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