Sur scène un capharnaüm indescriptible qui s’organisera lentement, au plafond une grille avec des livres ouverts, des objets hétéroclites que l’on peut à loisir manipuler grâce à des treuils et des poulies, bienvenue dans l’univers de quatre post-adolescents québécois, lesquels, tour à tour, vont peu à peu se dévoiler et raconter l’intime qui les a construit. « Éclats et autres libertés » par le Théâtre Le Clou de Montréal, propose un texte écrit par quatre auteurs différents mais avec une thématique centrée sur le libre arbitre indispensable, l’indignation régénératrice et la remise en question, autant dire des abîmes de réflexions. Quatre jeunes en quête autant d’identité que de révoltes, à fleur de peau, sensibilité exacerbée et attention envers autrui carburent « à la pensée libre et créative », tout un programme. Dans ce happening protéiforme, la parole se débloque, les corps prennent chair et épaisseur, on ouvre des portes vers d’autres possibles, on mesure le chemin qui sépare le présent vécu du souhaitable espéré… Et cette limite à transgresser ou non est matérialisée par une frontière bien tangible que symbolisent une succession de miroirs au-delà du seul narcissisme, un open-space d’où chacun interpelle l’autre, prenant à témoin les spectateurs, leur exposant leurs idées et concepts volontairement à contre-pied du consensus ambiant. Une leçon d’autodéfense intellectuelle servie incandescente pour retrouver une virginité mentale, la nécessité du dépassement personnel et l’impérieuse exigence du refus du prêt à penser formaté. Un message qui passe par des caisses omniprésentes de toutes tailles dont certaines s’emboîtent les unes dans les autres comme des matriochkas castratrices que l’on déplace inlassablement, des espaces de cerveaux disponibles dont chacun redevient son seul maître. Energie vitale, conscience politique au sens noble, confiance en soi et sérénité positive tempérées par le doute constructif, c’est à une philosophie d’une vie en perpétuel mouvement, insatiable d’audace et de curiosité nourrie par l’imaginaire et la force mentale que l’on est conviée. Et de citer pêle-mêle Confucius, Baudelaire ou Léonard de Vinci, les accents déchirants de Jacques Brel à la poursuite de l’inaccessible étoile de l’Homme de la Mancha, pour ce qui devient un melting pot d’agit-prop frénétique, de poésie solaire et d’idées généreuses, bouscule le politiquement correct et réhabilite l’engagement, le tout magnifié par une mise en scène d’une rare intelligence…On pense bien sûr aux revendications étudiantes du printemps érable. Rêver pour vivre et vivre pour rêver, l’essence de la condition humaine… Un spectacle subtil autant qu’intense.
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